
Réputé pour sa grande collection de vieux millésimes (dont une partie a été volontairement emmurée pour la préserver des Allemands pendant la guerre !), le domaine a été sommé de faire des choix avant mon arrivée ! Et quels choix ! Des années symboliques, couvrant trois générations, avec en prime la présence de Daniel et Frédéric Coulon, respectivement père et oncle de Victor Coulon qui représentait la dernière génération pendant que son frère Antonin était à la vigne entre deux orages…

Domaine de Beaurenard 2016
Des petits fruits rouges, un boisé élégant puis le thym sans le piquant de l’alcool, le nez est remarquable de précision. La bouche, très équilibrée, aux accents floraux, s’étire harmonieusement sur des tanins fins et pimentés qui rappellent le caractère solaire des 2016. Beau vin sans équivoque. 94/100
Domaine de Beaurenard Gran Partita 2012
2012 est le premier millésime de cette cuvée née d’une cofermentation des 13 cépages de l’AOC, eux-mêmes complantés au sein de deux parcelles, dont l’une constitue le conservatoire du domaine. Premier millésime donc, premier succès. L’onctuosité de l’élevage, aux notes gourmandes de caramel, cumulée à celle des cépages blancs (15 à 20%) donne en bouche une sensation d’enrobage qui rend la dégustation très agréable. L’aromatique n’est pas en reste, entre fleurs et végétal frais, elle apporte un sentiment de légèreté et de fraîcheur qui équilibre l’ensemble. 94/100
Domaine de Beaurenard 2001
« Un beau millésime chez Beaurenard », c’est-ce que rappelle modestement Daniel Coulon au moment du service. À vrai dire, ce n’est pas beau, c’est grand ! 20 ans et un éclat de fruit superbe, aux accents mentholés : thym, fraise, poivre blanc et rose ancienne introduisent une bouche fringante, pulpeuse, encore tannique, aux traits fins qui gagne en finale le volume que l’on aime tant à Châteauneuf. Gigot d’agneau au thym, ail et fleur de sel. 98/100
Domaine de Beaurenard cuvée Boisrenard 1990
Un grand vin, c’est une grande bouteille, au bon moment, avec les bonnes personnes. Ces conditions si rares qu’on n’imagine jamais les réunir se sont pourtant donné le mot autour de ce 1990 de légende. Cristallin dans les parfums, délicat dans les saveurs, soyeux dans la texture, et pourtant sans concession dans la structure (Daniel et Frédéric Coulon ne cachent pas leur penchant pour les vins qui ont de la poigne…) tout est remarquablement en place au moment de la dégustation, avec ce style raffiné, presque « chambollien », que l’on ne sait décrire autrement. Premier millésime officiel de Boisrenard, 1990 restera à coup sûr dans les mémoires. Des cailles, tout simplement. 100/100
Domaine de Beaurenard 1985
Joliment bouqueté, havane, orange sanguine, fruits confits, délicat en bouche avec un retour poivré et charnu en finale, ce 85 est prêt (presque 40 ans tout de même) à accompagner un lapin au thym. Beau vin. 95/100
Domaine de Beaurenard 1967
Vin du grand-père, on est surpris par la couleur très pâle, légèrement trouble, comme le nez, d’abord dominé par une pointe grillée, rapidement suivie d’une nage de fraise et de pétales de rose. On s’attend à une matière déliée et fluide, c’est une bouche consistante, pulpeuse, de très bonne persistance, portée par la volatile, qui nous émeut. Si les notes tertiaires prennent progressivement le dessus, le vin réussit à garder un éclat et une délicatesse qui invite à l’audace. Vitello tonato. 97/100
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